Un concept radical : ici, la voiture s’arrête avant même d’apercevoir le premier canal. Venise impose sa grammaire, singulière, à quiconque souhaite s’aventurer au-delà du piazzale roma. Ici, pas de voitures, de scooters ni de vélos. Les visiteurs déposent leur véhicule dans l’un des parkings dédiés, tels que le garage san marco, l’île del Tronchetto ou à Marghera et Mestre, sur le continent. Depuis ces points névralgiques, seuls quelques minutes piazzale roma séparent le voyageur des rives de la Sérénissime. Cette absence de circulation motorisée façonne la ville. Les ruelles sinueuses, les ponts de pierre et les placettes se dévoilent au rythme de la marche. Venise, véritable dédale, offre une expérience où le transport se confond avec la découverte. Les déplacements s’effectuent à pied ou sur l’eau : le choix du moyen de transport devient partie intégrante du voyage venise. Les bateaux publics, les emblématiques vaporettos ou les plus discrets taxis aquatiques, remplacent avantageusement les véhicules traditionnels. Stationner à Venise exige anticipation et rigueur. Les capacités limitées des parkings du centre historique, leur tarification élevée et la nécessité de réserver en période d’affluence invitent à privilégier les parkings relais, notamment à Mestre, accessibles en bus ou en tramway. Considérez la topographie de la cité : chaque déplacement devient une immersion, chaque trajet une rencontre avec l’histoire et l’architecture des quartiers insulaires. Le transport à Venise révèle la cité sous un angle inédit, loin des conventions urbaines.
À pied, en vaporetto ou en gondole : quels modes de transport choisir selon vos envies ?
Venise se savoure à la marche. Avancer à pied, c’est adopter le vrai rythme de la cité, glisser d’un pont à l’autre, s’égarer dans le labyrinthe des quartiers, ressentir l’histoire quotidienne des pierres et des places. Du Dorsoduro à Cannaregio, la balade s’impose naturellement. Le Grand Canal ou la place Saint-Marc se rejoignent à pied, le regard happé par mille détails d’architecture ou de vie locale.
Dès qu’il s’agit de franchir la lagune ou de partir à la découverte des îles, le regard bascule vers l’eau : le vaporetto prend le relais. Ce bateau public fait office de bus flottant, reliant les principaux sites et quartiers, multipliant les trajets sur le Grand Canal, vers Murano, Burano ou le Lido. Les lignes 1, 4.1 et 4.2 sont particulièrement prisées, chacune offrant une perspective unique sur la ville et ses alentours. Pour qui souhaite éviter la foule ou traverser la lagune plus discrètement, les bateaux-taxis privés permettent de voyager plus vite, moyennant un tarif plus élevé, tandis que certains préfèrent flâner au fil de l’eau.
La gondole cristallise, quant à elle, l’image éternelle de Venise. Si elle n’assure plus le transport quotidien des locaux, traverser le Grand Canal à bord d’un traghetto, barque pilotée par deux gondoliers, reste un plaisir authentique et bien plus abordable. Pour longer les palais ou glisser dans les recoins secrets des rii, la promenade en gondole transforme le déplacement en parenthèse précieuse. Quel que soit le choix, naviguer sur les eaux de la Sérénissime, même pour quelques minutes, laisse une empreinte chaleureuse et inattendue.
Combien coûtent les transports à Venise et à quelle fréquence circulent-ils ?
La circulation sur l’eau répond ici à des règles précises. La société ACTV orchestre l’essentiel des lignes publiques. Côté tarifs, tout est pensé pour s’adapter à la durée et à la fréquence des déplacements.
Le billet simple vaporetto s’affiche à 9,50 € et donne droit à 75 minutes de navigation avec les éventuels changements. Pour ceux qui comptent enchaîner les trajets, mieux vaut opter pour un pass illimité, pratique et vite rentabilisé si on compte explorer à fond :
- 25 € pour une journée complète
- 35 € pour 48 heures
- 45 € pour 72 heures
Il existe aussi des solutions pour centraliser ses billets et visites culturelles, utiles pour les voyageurs fréquents.
Quant à la fréquence des passages, les vaporetti desservent la ville du petit matin à minuit. La plupart des lignes passent toutes les 10 à 20 minutes. Seules les dessertes vers Murano, Burano et Lido demandent parfois d’attendre davantage, en particulier à la tombée du jour. La ligne 1, qui traverse tout le Grand Canal, reste la colonne vertébrale du réseau : elle garde une belle régularité, même en dehors des grands flux touristiques.
Rejoindre l’aéroport Marco Polo demande de faire un choix parmi trois solutions : le bateau public, les lignes de bus express ou des services privés. Côté prix, compter entre 10 et 15 € pour un trajet en bus depuis le centre ou Mestre. La gare Santa Lucia, elle, relie directement Venise au réseau ferré national, de Trenitalia à d’autres compagnies grandes lignes.
Des alternatives écologiques pour explorer Venise autrement
L’environnement, ici, se protège par les gestes simples : marcher reste la règle, dans les quartiers comme Dorsoduro, Cannaregio ou Castello. Dès que l’on sort du piazzale Roma, toute la ville devient terrain piéton. Flâner dans les ruelles étroites, s’attarder sur une place ensoleillée, rend la découverte bien plus douce qu’un déplacement rapide et impersonnel.
La lagune intrigue et attire, poussant vers les îles : Murano, Burano ou Torcello, à explorer en vaporetti, au départ de lieux comme Fondamente Nove ou Murano Colonna. Certaines destinations, Lido Santa Maria Elisabetta ou Giardini Biennale, dévoilent une Venise moins courue où les espaces naturels reprennent leur place, loin des foules agglutinées dans le centre historique.
Pour vous organiser, voici quelques astuces concrètes qui facilitent une visite responsable :
- Se procurer un plan de la ville efficace permet d’optimiser les trajets à pied ou de repérer les bons arrêts de vaporetto.
- Moins de 29 ans ? Envisager le pass Rolling Venice simplifie les déplacements tout en misant sur une mobilité plus douce.
- Essayer le traghetto, c’est traverser le Grand Canal comme un habitant, sans la mise en scène du tourisme de masse.
Venise multiplie les initiatives pour repenser la mobilité et protéger son cadre unique. Choisir la marche, miser sur les bateaux publics (dont une part croissante passe à l’électrique) ou préférer la réflexion à la précipitation, c’est contribuer à préserver la lagune pour longtemps. Ici, chaque itinéraire offre son lot de surprises, chaque détour bouscule les habitudes. Improvisez, prenez le temps : le prochain trajet réserve peut-être la plus belle découverte du séjour.

